« Le Père Maccalli, même s’il est prisonnier, vit et témoigne la foi au Christ. Je suis convaincu que sa présence, la force de sa foi, la sérénité qui l’a toujours caractérisée, constitue un témoignage fort. »
Cela fait maintenant 5 mois qu’un missionnaire italien, le père Maccalli, a été enlevé au Niger. La nuit du 17 septembre, des hommes armés se sont introduits dans son village, avec la « volonté d’effrayer les chrétiens ». Le père Armanino, son confrère, expliquait alors à l’Aide à l’Église en Détresse, que les terroristes annonçaient ainsi qu’il n’y avait « plus de limite à la violence ».
« Cette attaque a été organisée avec précision, le prêtre a certainement été observé et surveillé en amont par ses ravisseurs […] Ils ont tout simplement frappé à la porte, l’ont enlevé puis sont partis en tirant des coups de feu en l’air. Il est clair que la cible était ce prêtre occidental. »
Le père Domenico Arioli raconte à la fois l’angoisse et la façon dont la population les protège. Il tient à préciser les bonnes relations qu’ils entretiennent avec les responsables islamiques locaux, qui voient en Maccalli « un homme de Dieu » et qui déclarent « porter avec [n]ous cette souffrance ». C’est plutôt la nouvelle génération d’imams formés à l’étranger que les chrétiens redoutent au Burkina Faso.
« Ces pays offrent des bourses d’études aux jeunes nigériens qui veulent devenir imams. Une fois revenus au Niger, ils prêchent un islam agressif, un djihad qui n’est pas seulement combat spirituel contre le péché mais surtout un combat extérieur. Au travers de la radio, on entend certains prédicateurs employer des tons préoccupants et la liberté laissée par l’Etat en ce qui concerne la diffusion de ces discours est étonnante. »
Dans le diocèse de Niamey, l’église continue sa mission, comme le rappelle le père Tchegbeou :
« Malgré ces difficultés, l’Eglise est toujours là, à son poste, et veut être toujours davantage signe de fidélité, de proximité. De nombreuses activités pastorales se poursuivent, surtout à Niamey, et dans les zones plus tranquilles. Partout, l’Eglise vit sa vocation, qui consiste à être signe de l’amour de Dieu pour les hommes. »
Et le père Arioli affirme qu’il en est de même pour le père Maccalli au sein de sa détention :
« Le Père Maccalli, même s’il est prisonnier, vit et témoigne la foi au Christ. Je suis convaincu que sa présence, la force de sa foi, la sérénité qui l’a toujours caractérisée, constitue un témoignage fort. La Parole de Dieu, personne ne peut l’enchainer disait Saint Paul. Même enchainé, le Père Maccalli réalise son apostolat et illumine le chemin de foi de l’Eglise au Niger. Le Père Maccalli rend témoignage par tout son esprit, comme il l’a toujours fait. Il profitera également de cette occasion. »
Les institutions du Niger se sont engagées pour la libération du père Maccalli :
« Les autorités nigériennes ne cessent de nous rassurer sur le fait qu’il sera bientôt libéré et qu’il faut s’armer de patience. C’est ce en quoi nous croyons nous aussi. »
M.C.